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Qualité de l’eau

Cyanobactéries

Depuis 2013, 95 % des évaluations visuelles courantes du lac Champlain durant la saison estivale ont fait état d’une absence d’efflorescences de cyanobactéries. La présence de cyanobactéries varie considérablement d’un segment du lac à l’autre et les efflorescences par temps chaud restent un problème pour la pratique de loisirs et la santé publique.

Les cyanobactéries sont un groupe de bactéries primitives et indigènes pour la plupart des écosystèmes sur terre. Plusieurs espèces de cyanobactéries sont présentes dans le lac Champlain et, la plupart du temps, elles ne causent aucun préjudice. Les cyanobactéries peuvent devenir nocives et faire obstacle aux activités de loisir si leur croissance est accélérée par une température chaude et des journées sans vent, ainsi que des niveaux excessifs de nutriments tels que l’azote et le phosphore.

Une efflorescence de cyanobactéries se produit lorsque les colonies de cyanobactéries deviennent suffisamment denses pour être visibles à l’œil nu et former une écume superficielle. Ces colonies se présentent souvent sous la forme de petites billes vertes de la taille d’une tête d’épingle et peuvent former une pellicule sur la surface de l’eau qui peut ressembler à une épaisse soupe aux pois ou une nappe de peinture verte ou bleue. Les efflorescences de cyanobactéries peuvent produire des toxines (appelées cyanotoxines) qui peuvent être nocives si elles sont ingérées par les personnes, les animaux de compagnie ou la faune. Les efflorescences de cyanobactéries peuvent également avoir d’autres effets nuisibles sur le lac Champlain, notamment une réduction des niveaux d’oxygène dans l’eau et des odeurs nauséabondes.

aerial photo of a cyanobacteria bloom
Photo aérienne d’une prolifération de cyanobactéries en cours. Photo : University of Vermont Spatial Analysis Lab

Le LCBP travaille en collaboration avec le Lake Champlain Committee et d’autres partenaires dans le Vermont et l’État de New York pour promouvoir le Lake Champlain Cyanobacteria Monitoring Program (programme de surveillance des cyanobactéries dans le lac Champlain). Durant les mois estivaux, plus de 100 citoyens scientifiques bénévoles rendent compte chaque semaine de l’état de l’eau du lac le long des rives. Si une efflorescence de cyanobactéries est visible, une alerte est publiée en ligne sur la carte de suivi des cyanobactéries (Lake Champlain CyanoTracker Map) du ministère de la santé du Vermont. Si l’efflorescence se produit sur une plage publique, il est recommandé que la plage soit fermée à la baignade par mesure de précaution, même si les concentrations de cyanotoxines ne sont pas connues. Dans de nombreux cas, des échantillons d’eau sont analysés pour mesurer les cyanotoxines et déterminer si la plage permet une baignade sans danger et les autorités locales sont informées si les résultats de l’analyse justifient une fermeture de la plage.

Il n’y a pas d’efflorescences de cyanobactéries dans le lac Champlain la majorité du temps et plus de 95 % des quelque 9 500 rapports d’évaluation visuelle courante soumis depuis 2013 ont fait état de conditions « généralement sécure » durant la saison estivale (Figure 4). La fréquence et l’intensité des efflorescences varie considérablement entre les régions du lac : 98 % des rapports provenant de lieux sur le lac principal depuis 2013 font état de conditions « généralement sécuritaires » alors que cette proportion est de 77 % et 79 % pour les baies de St. Albans et Missisquoi, respectivement.

Figure 4 | Rapports de surveillance des cyanobactéries dans le lac Champlain
Figure 4 | Rapports de surveillance des cyanobactéries dans le lac Champlain

De récentes efflorescences de cyanobactéries ont empêché la pratique d’activités de loisir pour les habitants et les visiteurs. Durant l’été et l’automne 2020, des périodes prolongées de conditions de températures chaudes et de vents calmes ont provoqué des efflorescences de cyanobactéries et des fermetures de plages dans de nombreuses régions du lac Champlain, y compris dans la région de Burlington. Malheureusement, les changements climatiques peuvent étendre ces périodes chaudes et de vents calmes pour offrir des conditions toujours plus favorables aux efflorescences.

Les cyanotoxines sont rarement détectées dans le lac Champlain, toutefois il est préférable d’éviter les zones présentant des efflorescences de cyanobactéries actives.

Les résultats d’analyse des échantillons d’eau du lac Champlain ont montré que, lorsqu’il n’y a pas d’efflorescence de cyanobactéries visible, des cyanotoxines sont très rarement détectées et n’ont jamais été mesurées à des concentrations supérieures aux seuils de santé publique pour les activités de loisir. En outre, les cyanotoxines sont souvent indétectables dans l’eau alors que des efflorescences de cyanobactéries sont visibles. Durant la période 2018 à 2020, des cyanotoxines ont été détectées dans 12 des 262 échantillons d’eau et tous les échantillons analysés étaient largement en deçà des seuils de santé publique pour les activités de loisir.

Depuis 2015, les 22 réseaux de distribution d’eau s’approvisionnant dans le Lac Champlain dans le Vermont ont chacun procédé à des analyses volontaires de l’eau brute et de l’eau traitée pour détecter les cyanotoxines durant les mois estivaux. Parmi les plus de 1 300 échantillons prélevés dans ces installations au cours des étés 2018 à 2020, il n’y a eu aucune détection de cyanotoxines dans les échantillons d’eau potable traitée et deux détections de faible niveau de cyanotoxines parmi les échantillons d’eau brute, qui n’ont pas pu être confirmées par de nouveaux prélèvements.

Une étude récente a montré l’absence de cyanotoxines dans les tissus de poissons du lac Champlain.

Le RPI Darrin Fresh Water Institute a récemment prélevé des poissons dans le lac Champlain durant des efflorescences de cyanobactéries de faibles et fortes intensités et a analysé la concentration dans leurs tissus de trois types de cyanotoxines : microcystine, anatoxine-a et cylindrospermopsine. Aucune de ces cyanotoxines n’a été détectée parmi les 5 espèces et 153 spécimens prélevés, suggérant que ces cyanotoxines ne s’accumulent pas dans les tissus des poissons du lac Champlain.

Des travaux sont en cours pour déterminer l’effet potentiel des efflorescences de cyanobactéries et des cyanotoxines associées sur la qualité de l’eau et la santé publique.

En plus du programme de surveillance des cyanobactéries dans le lac Champlain, d’autres partenaires dans le bassin travaillent à repousser les limites de notre compréhension et notre gestion des efflorescences de cyanobactéries. L’Université du Vermont est à l’avant-garde de cette recherche, avec des projets devant utiliser des drones pour déterminer l’étendue des efflorescences de cyanobactéries et des images satellite pour étudier la répartition et la gravité des efflorescences de cyanobactéries à travers le Lake Champlain. Il y a également des études en cours pour continuer de mesurer les cyanotoxines dans les tissus des poissons, pour déterminer si les cyanotoxines sont susceptibles de se diffuser en aérosol et d’altérer la qualité de l’air le long des rives et pour déterminer la perception par le public des efflorescences de cyanobactéries dans leurs collectivités.

Le LCBP et ses partenaires s’attaquent à la cause sous-jacente des efflorescences de cyanobactéries dans le lac Champlain en s’attachant à limiter les niveaux de nutriments disponibles pour leur croissance.